Pour compenser sa faible force de frappe dans les airs durant la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich (Allemagne nazie) avait créé le missile V1 (de l’allemand Vergeltungswaffe : « arme de représailles ») qui est une bombe volante connue et qualifiée comme le premier missile de croisière au monde. Cette même bombe est jouable dans Battlefield V, ce sujet la présente en détails.
Remarque : avant de monter ce dossier, on s’est beaucoup renseigné sur le sujet, même si certains éléments ont pu passer entre les mailles du filet. Dans ce dossier, l’idée est de présenter le missile V1 introduit dans BFV en retraçant l’histoire, mais aussi d’évoquer la manière dont il s’emploie dans le multijoueur.
Le missile V1 dans l’histoire
Délicat à aborder, le thème de la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement de l’Allemagne sous le Troisième Reich demeure très épineux sur bien des points que nous n’aborderons pas dans cet article du blog.

L’intérieur d’un missile V1. Agrandir l’image, source U.S. Air Force.
Massivement lancés entre juin 1944 et mars 1945, les missiles V1 étaient, pour le Troisième Reich, un moyen de substitution qui répondait à sa faible domination aérienne. Redoutable, dangereux et meurtrier, le missile V1 aurait pu être décliné en de très nombreuses variantes, si les Nazis avaient fait durer la guerre / étaient restés plus longtemps au pouvoir. Dans les contrées qui n’étaient pas encore occupées par le Troisième Reich, les forces opposées ne pouvaient pas laisser faire ça et devaient trouver un moyen de riposter dans la crainte de tomber sous le régime nazi.

Les missiles V1 étaient lancés depuis des rampes de lancement, mais ils pouvaient également être largués depuis un avion ce qui améliorait leur précision. Ce type de missile était capable de voler jusqu’à environ 670 km/h à 4500 pieds. Agrandir l’image, via sas1946.
Voici l’ensemble des variantes recensées du missile V1 :
- Fieseler Fi-103A-1
- Modèle de base propulsé par un Argus 109-014, capable d’une vitesse de 670 km/h à 4 500 pieds, doté d’une autonomie de 200 à 210 km et embarquant une charge de 850 kg d’amatol 39A. Certaines têtes étaient capables d’embarquer la même masse de trialen, un explosif doté d’un plus fort pouvoir brisant.
- Fieseler Fi-103B-1
- Fi-103A-1 disposant d’une voilure en bois présentant une surface alaire légèrement plus importante que l’originale et réduisant son poids de 38 kg. Lancement inaugural en février 1945.
- Fieseler Fi-103B-2
- Similaire au Fieseler Fi-103B-1, la variante B-2 embarquait une tête explosive au Trialen ainsi que des détonateurs plus performants. Certains exemplaires reçurent une large croix rouge sur leur tête afin de les dissocier des exemplaires embarquant une charge d’amatol.
- Fieseler Fi-103C-1
- Remplacement de la tête explosive par une bombe à fragmentation SC 800 plus légère afin d’améliorer l’autonomie de l’engin.

Vue en coupe d’une des variantes du missile V1. Agrandir l’image, source Bunkarcheodieppe.
- Fieseler Fi-103D-1
- Version étudiée pour l’emport d’une tête chimique. Jamais mis en production.
- Fieseler Fi-103E-1
- Variante à l’autonomie améliorée exclusivement mise au point pour les sites de lancement aux Pays-Bas. Équipée d’une voilure allégée en bois, d’un réservoir de 810 litres et d’une tête offensive plus courte à l’emport réduit.
- Fieseler Fi-103F-1
- Dernière version au rayon-d’action augmenté avec une capacité en carburant portée à 1 025 litres et une charge utile réduite à 530 kg d’explosif. Le pulso-réacteur Argus 109-014 laisse également sa place à un Argus 109-44 plus puissant, et à l’entrée d’air de section carrée.
- Fieseler Fi 103R
- Version pilotée du V1, aussi connue sous le nom de « projet Reichenberg ». Testé par la célèbre pilote d’essais allemande Hanna Reitsch, il était considéré comme un appareil très dangereux pour son pilote, à qui il ne laissait que très peu de chances de rester en vie. Considéré comme un avion suicide, au même titre que l’avion japonais Okha, le projet n’a jamais dépassé le stade des essais en vol, et aucun appareil n’a vu le combat.

Un Fieseler Fi 103R. Agrandir l’image, source Daedalus.
Bien que les quelques milliers de missiles V1 lancés par le Troisième Reich sur la France (dont Anvers, Paris et la région parisienne), le Royaume-Uni (dont Londres) et la Belgique (pendant l’hiver 1944-1945) ne réussirent pas à freiner la motivation et l’avancée des Alliés, ils parvinrent à faire reigner un véritable atmosphère de terreur au sein des populations des régions touchées lorsque son bourdonnement résonnait dans le ciel, puis s’arrêtait. Personne ne savait vraiment où il allait frapper.
Pour les Nazis, la recherche dans le secteur des missiles était un choix stratégique avec laquelle ils croyaient compenser leur faiblesse en matière de bombardiers lourds à long rayon d’action. Le Troisième Reich possédait une flotte d’avions de combat, de défenses antiaériennes et de missiles expérimentaux air-air / sol-air et air-sol, mais certainement pas assez importante pour contrer l’offensive écrasante des Alliés de toutes parts.
Dans l’idée de répondre aux attaques des Nazis, les Alliés se donnèrent de puissants moyens et inventèrent des contre-mesures pour neutraliser les attaques de missiles V1, en plus de leurs nombreuses attaques par les airs – traduites par des bombardements stratégiques sur l’Allemagne – qui permirent aux Alliés d’asseoir leur domination aérienne dès l’an 1944.
À cette même époque, les Allemands continuèrent d’expérimenter des projets d’armes encore et toujours plus folles les unes que les autres. Dans tout ça, l’objectif était de trouver l’arme ultime afin que les Nazis puissent asseoir leur emprise sur le monde.
Ainsi, beaucoup d’expérimentations virent le jour dans des laboratoires top secrets, dont certaines ont même été fabriquées pour être employées vers la fin de la guerre de 39-45.

D’autres armes de vengeance, aussi appelées Armes V. Agrandir l’image
Pour ne citer que les suites du missile V1, il y avait également le V2 (premier missile balistique au monde à franchir le mur du son et à sortir de l’atmosphère terrestre), le V3 (géant canon capable de tirer à 1500 mètres par seconde et jusqu’à 160 km avec un obus de 140 kg pour une longueur de 3 mètres), et le V4 (missile à tête explosive allant de 200 kg à 1 tonne et avec une portée de 100 à 120 km en fonction des variantes). La fusée V4 est aussi connue sous le nom de Rheinbote pour « messager du Rhin » en français. Un projet similaire à cette fusée pouvait permettre de monter la charge à 1,7 tonne pour être propulsée et s’écraser jusqu’à une portée de 200 km.
En outre, notez que le V3 n’a jamais été finalisé et employé au combat. Bien qu’il s’annonçait très destructeur, il était bien trop imposant à déplacer et à défendre. En somme, nous le percevons plus comme un caprice nazi qu’autre chose…
«En déployant ces armes nouvelles, les Allemands ne cherchent pas tant à causer des dégâts à l’armée britannique qu’à saper le moral des insulaires, ralentir leur production industrielle et se venger des bombardements qui frappent les villes allemandes. Mais les missiles allemands ne causèrent que des dégâts mineurs et ne ralentirent en rien l’effort de guerre des Alliés, ni ne portèrent atteinte à leur moral.»
«Fabriqués dans des conditions épouvantables par des déportés réduits en esclavage au sein du système concentrationnaire nazi, ils firent des victimes bien plus nombreuses dans les rangs de ces prisonniers.»
Les Nazis ne s’arrêtèrent pas là, ils tentèrent aussi de créer la bombe atomique.

Démantèlement d’une pile atomique expérimentale allemande par les Alliés en 1945.
Le missile V1 dans Battlefield V
Aperçue dans la bande annonce de révélation officielle de Battlefield V, la présence du missile V1 est bel et bien confirmée en tant qu’arme jouable !

Une capture de la bande annonce de révélation officielle de Battlefield V laissait déjà apparaître le missile V1 qui a ensuite été confirmé comme arme jouable dans le multijoueur.
Bien que nous ne savions pas comment l’obtenir, une question que l’on a posé à Daniel « Khoplin » Berlin, Directeur Design de la franchise Battlefield, s’est montrée assez croustillante et révélatrice de détails dans sa réponse.
Dans un premier temps, il faut savoir que le missile V1 peut être obtenu au sein des renforts d’escouade, mais celui-ci peut uniquement être choisi et lancé par le chef d’escouade. Pour le débloquer / y avoir l’accès, il faut PTFO avec son escouade en réalisant des points, points qui seront ensuite utilisés pour appeler des renforts. Cela peut être des véhicules très puissants comme le char Sturmtiger ou le missile V1.

Aperçu du champ d’explosion du missile V1 dans BFV, de JackFrags. Sur cette image animée (.GIF), on notera que le joueur n’est pas envoyé au sol ou repoussé par la déflagration. C’est normal puisqu’il s’agit d’une fonction qui est encore à l’étude / ajustement dans la pré-alpha du jeu.
Ainsi, votre escouade doit accumuler un certain nombre de points pour accéder à tel ou tel avantage en jeu. Si le score demandé est atteint, il y a alors deux choix qui s’offrent à son chef : le déploiement d’un char de combat ou l’appel d’une frappe aérienne.
Bien qu’elle ait déjà été montrée en vidéo, la manière dont est lancée la bombe V1 n’est pas précisée dans Battlefield V, mais il est possible de déterminer la zone de frappe.
Pourquoi uniquement accorder cet avantage aux chefs d’escouade ? Dans Battlefield V, l’idée est de donner plus de droits aux chefs d’escouade, afin qu’ils aient plus d’importance en comparaison aux précédents titres de la franchise Battlefield.
Vous l’aurez deviné, les informations autour de ce sujet sont pour l’heure limitées dans Battlefield V, mais on ne manquera pas d’en apprendre plus à la sortie du jeu !
Une question ou quelque chose à dire ? Parlons-en à la suite en commentaire.
sources variées et citées dans l’article
La réelle peur était plus que le son, lorsque celui-ci s’arrêtait cela voulait dire que le missile commençait sa descente.
Bon article !
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Super article, merci Tony !
Et je rajouterais que les Russes on réussit à récupérer les plans et les travaux de rechercher des fusées V2. Ce qu’il leur a permit de continuer le travail dans le secteur de la fuséologie et de se lancer dans la conquête de l’espace, rien que ça.
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